Maripier et François, un couple dans la trentaine, sont les parents de deux jeunes enfants. En 2018, ils ont acheté une maison de ville sur la Rive-Nord, un petit nid parfait pour leur famille.
François travaille dans le domaine de l’informatique et Mariepier, comme technicienne comptable. Ils ne roulent pas sur l’or, mais ils peuvent vivre confortablement et subvenir à leurs besoins.
Depuis la naissance de leur deuxième poupon, en 2020, Mariepier a toutefois noté des changements chez son conjoint. Au début, elle a cru que les modifications de comportements étaient dues à la pandémie, au travail à distance et au confinement. Mais après plusieurs épisodes de colère et de crises d’angoisse, elle insiste pour qu’il aille consulter un médecin. Quelques semaines plus tard, le verdict tombe: François souffre de schizophrénie.
De son côté, à la fin de son congé de maternité, Maripier n’a pas pu retourner au bureau non plus, car comble de malchance, l’un de leurs enfants venait de recevoir un diagnostic du spectre de l’autisme. Elle reste donc à la maison pour s’occuper de son conjoint et ses enfants.
Un déficit de 477 $ par mois
Hormis des allocations familiales de 1820 $ par mois, le couple se retrouve sans revenus. Pendant 10 mois, ils ont dû faire appel à l’aide sociale en attendant que François commence à être indemnisé par son assurance. Ils doivent aussi utiliser leurs cartes de crédit, mais cela ne suffit pas. La jeune femme décide alors de consulter un expert en insolvabilité.
«Lorsqu’elle est venue me rencontrer avec son conjoint, Mariepier m’a dit qu’elle n’y arrivait plus», indique Marylin Désir, conseillère en redressement et insolvabilité chez Raymond Chabot.
Au total, leurs dettes atteignent 286 500 $, incluant le prêt hypothécaire de 225 300 $. Les dépenses déduites, ils accusent encore un déficit de 477 $ par mois.
Puisqu’ils sont propriétaires depuis peu, la faible « équité » accumulée sur leur maison ne leur permet pas de prétendre à une marge de crédit hypothécaire. Vendre la maison n’est pas non plus une solution parce que les loyers ont tellement augmenté qu’il leur en coûterait bien plus cher pour se loger.
Deux propositions sur 60 mois
Deux solutions s’offrent à eux: la faillite ou la proposition de consommateur. «Ils préféraient éviter la faillite, car ils considèrent qu’ils sont trop jeunes. Advenant un autre coup dur financier, une deuxième faillite aurait un impact important sur leur dossier de crédit, et ce, à très long terme», fait valoir Marylin Désir.
Ils ont donc choisi la proposition de consommateur. Celle-ci consiste à faire une offre aux créanciers d’un montant moindre que le montant total de leurs dettes. Ce montant exclut le solde hypothécaire, car ils souhaitent conserver leur maison. En revanche, ils vont se départir de leur véhicule financé. Il est remis au vendeur et le solde restant sera inclus dans la proposition de consommateur.
Marylin Désir leur a conseillé de déposer chacun leur propre proposition et non pas de mettre leurs deux noms sur celle-ci. «En cas de séparation, une proposition conjointe aurait été plus à risque d’être remise en question par les créanciers», précise-t-elle.
Leur situation financière
Actifs :
◆ Résidence familiale :
- Valeur municipale de 257 800 $
◆ Véhicule familial
- Dodge Caravan : financé
- Véhicule Hyundai Accent 2013 : payé
Dettes
- Hypothèque maison : 225 300 $
- Prêt auto : 29 000 $
- Cartes de crédit et prêt (madame) : 23 000 $
- Dette d’aide sociale : 9500 $
► TOTAL DES DETTES : 286 500 $, dont 32 500 $ non garantis par des biens
Revenus mensuels
- Assurance-invalidité (monsieur) : 1610 $
- Allocations pour enfants avec besoins spéciaux (fédéral et provincial) : 1820 $
► TOTAL DES REVENUS : 3430 $
Dépenses mensuelles
- 3907 $ (incluant hypothèque, taxes, prêt-auto, téléphone, électricité, essence, épicerie, permis et immatriculation, assurances, etc.)